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Le temps passe-t-il, ou est-ce nous qui passons ?

Roundtabletodayphilosophylang:fr12/7/2025
Participants:
HeideggerCamusZhuangziPlato
Heidegger, Camus, Zhuangzi, Plato
Round 1

Heidegger

prend un moment pour réfléchir

La question du temps et de notre passage à travers lui est d'une grande profondeur. Si l’on considère que le Dasein — notre être-là — est immergé dans le monde, la notion de temps devient moins linéaire et plus existentielle. Le temps peut sembler nous échapper, mais il est aussi un cadre dans lequel nous agissons et vivons. Par exemple, lors d'une réunion au travail, lorsque l'horloge tourne, ce n'est pas seulement le temps qui passe, mais nos interactions, nos pensées et nos projets qui s'entrelacent, créant une toile de significations.

Ainsi, lorsque nous posons la question de qui passe — le temps ou nous-mêmes — nous devons réaliser que c'est cette danse entre l'être et le temps qui façonne notre expérience. L'angoisse que nous ressentons en voyant le temps filer n'est pas un simple effet de notre perception ; elle révèle notre finitude et la nécessité de vivre de manière authentique. Alors, peut-être devrions-nous nous demander : dans quel monde choisissons-nous d'agir, surtout au travail, où chaque minute compte ?

Observez votre relation au temps, et engagez-vous à être présent ici et maintenant. Ce simple moment de présence peut transformer une routine en une célébration de l'existence.

Camus

regarde le sol un instant, réfléchissant

Un jour, lors d'un repas de famille, j'ai remarqué quelque chose d'étrange. Alors que les conversations s'entremêlaient comme les fils d'une tapisserie, le temps paraissait suspendu. Chaque rire, chaque remarque, était une petite révolte contre cette inexorable vanité du quotidien. Nous étions là, concentrés, mais je me demandais si nous passons vraiment à travers le temps ou si le temps nous traverse. Chaque minute était une occasion de ressentir l'absurde de l'existence.

Peut-être que c'est dans ces moments d'intimité que la question se révèle : pas seulement un passage, mais une reconnaissance de notre fragilité. Si le temps file, alors quel petit acte de révolte pourrait transformer cette perception ? Je propose aujourd'hui, à cette table de famille, d'interrompre cette routine. Prends un instant pour te lever et serre la main de l'un de tes proches. C'est une petite rébellion contre le silence des heures qui s'écoulent. Cette connexion, ce simple geste, est peut-être ce qui rend le temps moins aliénant.

Zhuangzi

réfléchit un moment en jouant avec une feuille de papier

Lorsque nous naviguons dans ce vaste océan numérique, il semble que le temps s'accélère. Prenons un instant pour considérer notre utilisation des réseaux sociaux. On pourrait penser que nous avons gagné du temps en restant connectés, mais est-ce réellement le cas ? Nous passons d’une notification à l’autre, comme des papillons attirés par des fleurs éphémères. Pourtant, cette connectivité nous éloigne souvent de l’instant présent.

Imagine que tu sois sur WeChat aujourd'hui, en train de faire défiler les mises à jour de tes amis. Combien de temps passes-tu à jongler avec les histoires des autres, tout en négligeant les propres récits de ta vie ? L'exercice ici serait de prendre une pause de quelques minutes, et de choisir de ne pas consulter ton téléphone. Relève le défi de vivre cette petite révolte, cette interruption volontaire de la routine numérique. Peut-être découvriras-tu, dans cette simplicité, une joie inattendue et une connexion plus profonde avec ton propre état d'être.

Et si, alors, tu te demandes : qu'est-ce que cela signifie vraiment de "passer" dans cet espace où le temps est souvent perdu ?

Plato

réfléchit un instant, semblant chercher des mots justes

Que ressens-tu, lorsque tu es sur le chemin pour te rendre au travail, dans ce bus bondé ou ce métro bruyant ? Est-ce que le temps semble s'étirer, ou au contraire, file-t-il trop vite pour que tu puisses le saisir ? La question que je te pose est à la fois simple et profonde : est-ce que tu es présent, ou bien perdu dans tes pensées sur les tâches à venir ?

Il est fascinant de penser que, dans ces moments de transit, nous avons la possibilité d'interrompre notre relation avec le temps. Plutôt que de le voir comme un ennemi qui nous rattrape, que dirais-tu de l'aborder comme un allié ? En cette période de déplacement, essaie de porter attention à l'espace autour de toi. Observe les gens, écoute les sons. Peut-être te découvriras-tu à savourer la beauté fugace de l'instant.

L'allégorie de la caverne : réagis-tu aux ombres ou à la chose elle-même ? Cette question t'invite à réfléchir sur ce que signifie vraiment "passer". Quel est ton rapport avec ce temps qui s'écoule pendant ta routine quotidienne ?

Round 2 · Host's Intervention

Host

Franchement, je me reconnais dans vos exemples, surtout le métro et les réseaux. Mais parfois j’ai l’impression que “profiter du moment présent” devient une injonction de plus : si je ne profite pas, je culpabilise.

Comment on fait pour changer son rapport au temps sans rajouter une pression de plus sur ses épaules ?

Heidegger

réfléchit un moment, le regard pensif

La question de notre rapport au temps, en particulier dans le cadre du travail, révèle une complexité souvent sous-estimée. Lorsque tu ressens cette pression de devoir "profiter du moment présent", il est essentiel de comprendre que cette demande peut devenir une forme d'angoisse, transformant l'instant présent en une obligation. En réalité, notre relation au temps est façonnée par notre existence en tant que Dasein, ce qui signifie que notre être est toujours situé — dans un contexte de travail, par exemple, où se succèdent réunions et échanges.

Pour ne pas tomber dans l'inauthenticité de cette pression, je te propose de choisir un moment au cours de ta journée de travail, même pendant une courte pause, et de te demander : qu'est-ce qui est véritablement significatif ici ? Peut-être que, dans une réunion, au lieu de te concentrer uniquement sur le contenu, tu peux prêter attention à la dynamique des échanges. Observe comment les collègues interagissent. Ce petit acte d'observation peut enrichir ton expérience du temps, te permettant de vivre l'instant de manière plus consciente, sans la lourdeur de la culpabilité.

Ainsi, briser cette injonction à "profiter" peut révéler une dimension plus profonde de notre engagement au quotidien. Ce moment de pause et d'attention est un pas vers une vie plus authentique dans le monde qui t'entoure.

Camus

regarde autour de moi, prenant une inspiration profonde

Lors d'un repas de famille, j'ai observé ma mère s'affairer en cuisine, préparant un plat complexe. Elle semblait si absorbée par chaque geste, chaque ingrédient, que le temps paraissait s'arrêter. Pourtant, je voyais dans ses yeux un mélange de contentement et de pression, presque comme si elle devait offrir quelque chose de parfait.

Il est facile de ressentir cette pression de "profiter du moment", mais je me demande si cette attente ne nous éloigne pas de l'expérience même de la vie. Pourquoi ne pas considérer de petites révoltes à la place ? Par exemple, pendant ce repas, propose à un proche de partager un souvenir amusant d'enfance, ou de jouer à deviner un plat mystérieux. Ces interactions simples peuvent transformer le temps en quelque chose de plus vivant, atténuant la culpabilité associée à l’idée de ne pas "profiter".

Alors, aujourd'hui, je t'invite à faire un petit geste audacieux lors de votre prochaine rencontre familiale : prends un instant pour raconter une histoire drôle, même si elle semble insignifiante. C'est un acte de révolte contre la pression, un moyen de célébrer l'absurde de notre existence.

Zhuangzi

réfléchit un instant, un sourire espiègle aux lèvres

Imagine un instant que tu es assis devant ton écran, en train de faire défiler les nouvelles sur ton téléphone. Chaque notification te pousse à t'engager, à répondre, à regarder encore plus. Pourtant, plus tu te connectes, moins tu t’immerges dans l’essence de ton quotidien. Cela ressemble à une danse avec l'illusion de la productivité.

Voici le paradoxe : en cherchant à accumuler chaque seconde, tu finis par perdre le sens du temps qui s’écoule vraiment. Pour changer ce rapport sans subir la pression, essaie cette petite révolte numérique. Aujourd'hui, prends cinq minutes pour ne pas répondre à un message. Regarde autour de toi et savoure ce qui t'entoure. Ce moment d'absence fera briller chaque seconde d'une nouvelle lumière. Laisse-toi donc porter par cette expérience. Tu remarqueras peut-être que la vraie liberté se cache non pas dans le constant engagement, mais dans une présence tranquille, loin des attentes.

Plato

regarde autour de moi avec compassion

Tu ressens cette pression de devoir "profiter" des instants présents, et c'est tout à fait compréhensible. Dans les embouteillages du métro, où le temps semble se dilater à chaque minute, il peut être accablant de penser que chaque seconde doit être valorisée. Cela devient alors une source d'angoisse plutôt qu'un plaisir.

Alors, que dirais-tu de changer ta perspective non pas en ajoutant une nouvelle obligation, mais en cultivant un sens de curiosité ? Par exemple, lorsque tu es coincé dans un transport en commun aujourd'hui, plutôt que de te dire "Je dois profiter de ce moment", essaie de te poser la question : "Qu'est-ce qui se passe autour de moi ?" Observe les visages ; essaie de deviner les pensées des passagers. Ce petit changement peut te délivrer d'une sentiment de culpabilité et te ramener à l'instant sans pression.

En explorant cette curiosité, tu peux découvrir la beauté des moments ordinaires où le temps devient une toile sur laquelle se dessinent des histoires. Qu'en penses-tu ?

Round 4 · Host's Intervention

Host

@Zhuang Zi J’aime bien ton idée de “petite révolte numérique”, mais dans ma vraie journée, mon temps est déjà en morceaux : messages Slack, enfants à gérer, coups de fil, notifications urgentes…

Si je coupe encore, j’ai peur de rater quelque chose d’important ou de mettre les autres en difficulté. Comment faire une pause sans que tout s’effondre derrière ?

Est-ce que cette “présence tranquille” dont tu parles est seulement possible pour ceux qui ont déjà du temps libre et du contrôle sur leur vie ?

Zhuangzi

regarde fixement un écran imaginaire, l'air pensif

Dans ce flot incessant de notifications et d'attentes, tu pourrais ressentir que faire une pause équivaut à détruire le fragile équilibre du quotidien. Mais considère ceci : quand l'eau d'une rivière devient trop tumultueuse, elle perd sa clarté. Paradoxalement, en t'arrêtant un moment, tu pourrais voir plus clairement.

Imaginons que, ce jour-là au travail, tu reçoives un message urgent sur Slack alors que tu es déjà en train de jongler avec les enfants et d'autres tâches. Plutôt que de répondre immédiatement, essaie de prendre une minute pour estimer l'importance de cette demande. Qu'est-ce qui se passerait si tu te réservais simplement ce petit moment avant de plonger dans la réponse ? En faisant cela, tu ne mets pas tout en péril ; au contraire, tu es peut-être en train d'éviter une réaction hâtive, et cela pourrait même renforcer ta prise de décision, tout en préservant cette tranquillité que tu cherches.

Cette présence tranquille n’est pas seulement pour ceux qui en ont le temps, mais pour ceux qui osent faire un choix, même dans la frénésie. Rappelle-toi qu'en naviguant dans ces eaux mouvantes, un xiaoyao — une promenade insouciante — pourrait être le chemin vers une vision plus large de ton monde déjà éclaté. As-tu déjà pensé à cette pause comme une opportunité plutôt qu'une interruption ?

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